En décembre dernier, j’ai eu la chance d’aller visiter, à Scottsdale en Arizona, une grande femme de l’industrie de la moto, la Reine de la vitesse, Valerie Thompson; Mais qui est-elle ?
Valerie est très connue dans le monde de la moto et des courses. La liste de ses accomplissements est longue. Détentrice de huit records de vitesse; sept dans le club des 200 mph et un dans le club des 300 mph. Elle a été intronisée au Temple de la renommée de Sturgis en 2018. Elle est la seule femme figurant sur la liste du « World’s Top 10 Fastest Motorcycle Riders ».
Son histoire
Née en 1967, Valerie a grandi dans la ville de Takoma, dans l’État de Washington. Son père travaillait dans la construction et sa mère dans le domaine de la santé. Valerie a travaillé dans le domaine bancaire pendant 13 ans. C’est lorsqu’elle a perdu son emploi qu’elle a remis sa vie en question. C’en était fini pour elle d’être dans un cubicule plusieurs heures par jour.
En 1999, à l’âge de 32 ans, Valerie a commencé à faire de la moto. Sa première moto fut une Harley-Davidson Sportster 1200 Custom, qu’elle garda seulement trois mois. Elle a ensuite acheté un Softail Fatboy 2000, tout neuf, une moto qu’elle a toujours à ce jour. Cinq ans plus tard, elle déménage en Arizona. C’est un nouveau départ pour elle. Elle va pouvoir profiter de la température clémente et être sur sa moto le plus souvent possible.
« Tout le monde me disait que je rayonnais comme une femme enceinte [Pregnant Glow]. Non pas parce que je l’étais, mais c’est l’effet que cela me faisait de conduire ma moto, » me raconte-t-elle en riant.
La moto a clairement changé sa vie, complètement. Cela ne fut pas long avant qu’elle commence à faire de la course. Pourquoi ? Eh bien, Valerie coursait déjà directement dans les rues de Scottsdale. Ses amis lui ont alors dit que ce serait une bonne idée de le faire plutôt sur des pistes où on peut faire de la vitesse. Ce qu’elle fit ! Et c’est ainsi qu’elle a découvert sa nouvelle passion.
Valerie a subi souvent de l’intimidation au cours de sa vie et recevait des commentaires négatifs. On lui disait qu’elle ne serait pas capable d’atteindre ses buts. Toutes ces remarques, c’est ce qui la poussait encore plus à vouloir montrer aux gens que, oui, elle était capable.
« Quand j’étais jeune, on m’intimidait souvent parce que j’étais très maigre. Plus tard, j’ai commencé à m’entraîner et à faire du fitness. C’est devenu une réelle passion. Par le fait même, cela m’a aidé à développer une plus grande confiance en moi. Combien de fois on m’a dit que je n’atteindrais pas une telle vitesse ! Tous les commentaires négatifs, je les transformais en énergie pour me dépasser. Regardez maintenant où je suis rendue, » me dit-elle fièrement.
Valerie Thompson & Félicia Durocher
Inspiration
Valerie n’avait pas de modèle en grandissant. Elle aurait beaucoup aimé avoir une personne à admirer, une personne qui l’inspirait. C’est pourquoi aujourd’hui lorsqu’elle rencontre de jeunes enfants qui lui disent qu’elle est leur modèle d’inspiration, cela la surprend toujours un peu.
Mais comme elle le dit à toutes les personnes qu’elle croise : « Create your own hero / Be your own hero. »
Toujours plus vite
Valerie a participé à plusieurs compétitions de vitesse et de drag. En 2011, elle atteint une vitesse de plus de 200 mph sur une BMW S1000RR. Peu de temps avant, un homme lui avait pourtant dit qu’elle n’atteindrait jamais plus de 180 mph sur cette machine. Quelle belle victoire ce fut !
En 2016, au Bonneville Motorcycle Speed Trials, elle impressionne l’industrie de la course lorsqu’elle atteint la vitesse de 304.263 mph (489.663 km/h)! Elle devint la première femme à atteindre plus de 300 mph sur un véhicule à deux roues. Mais elle ne s’arrête pas là.
En 2018, à bord du BUB 7 Streamliner, elle atteint une vitesse record de 328.467 mph (528.616 km/h) ! Ce qui en fait maintenant la coureuse de moto la plus rapide au monde, rien de moins.
Pour elle c’est simple : « You don’t win on luck, you win on passion. »
Un sport dangereux
Tenter d’être toujours plus rapide peut être très dangereux, on s’en doute tous.
C’est en mars 2018, lorsque Valerie se rend en Australie pour une nouvelle compétition, qu’un accident se produit alors qu’elle roule sur un Streamliner, une machine de 8 740 livres. Elle s’écrase à une vitesse de 363 mph, une glissade de près d’un mile. Elle me raconte que tout était au ralenti pendant l’accident. Elle savait que ça serait mauvais, mais elle était en paix avec ce qui pourrait arriver; personne n’a jamais survécu à un accident à cette vitesse. Pourtant, Valerie s’en sort avec seulement quelques bleus et des égratignures.
« Sans le dévouement de l’équipe à l’ingénierie de la sécurité du Streamliner, je ne serais pas ici à te parler. Je leur suis tellement reconnaissante, » me dit-elle l’air grave.
Valerie l’avoue elle-même. Elle a choisi une carrière difficile, mais oh combien valorisante. La course l’a aidée à devenir la femme qu’elle est maintenant, celle qu’elle a toujours voulu être : courageuse, fonceuse et confiante.
Le but ultime
Valerie n’a présentement qu’une chose en tête : battre les deux records du monde, soit le record de vitesse à moto de 376.363 mph et celui du the current conventional wheel-driven, piston-powered automobile class de 417.020 mph. En battant ces deux records, Valerie accomplirait quelque chose que PERSONNE, homme ou femme, n’a encore achevé. Elle veut détenir le record le plus prestigieux, être la plus rapide, point final.
À ne pas manquer, « Rockets and Titans », un documentaire qui sortira sous peu. C’est l’histoire d’une légende de la course presque oubliée qui recrute une pilote, Valerie Thompson, pour affronter deux équipes à gros budget dans une course pour devenir la première moto à briser la barrière des 400 mph.
Pour la liste des courses et évènements auxquels Valerie participera, rendez-vous sur son site Internet https://valeriethompsonracing.com/.