« Je veux juste M’AMUSER. Faire des affaires de fou avec mes amis sans que personne me dise ce que je peux faire et ce que je peux pas faire.«
Mel Stultz, fondateur de The Frozen Few.
On dit souvent que la nécessité est mère de l’invention. The Frozen Few a été créé des suites directes du « monstre » qu’il est maintenant, The Race of Gentlemen.
Mel est le fondateur à la fois de The Frozen Few (TFF) et de The Race of Gentlemen (TROG). Il y a huit ans, TROG a commencé comme événement populaire, en présentant des courses sur la plage avec des voitures anciennes, des motos américaines antérieures à 1934 – 1947; les hommes et les femmes coursant sur leurs machines, entièrement parés des habits de course d’une époque révolue. Comme vous pouvez l’imaginer, visuellement, c’était comme regarder un moment oublié dans le temps, facile à idéaliser par les amateurs de moto et la presse. Au fil des ans, TROG a été publié en couverture des magazines Hot Rod, dans d’innombrables magazines de moto, et dans d’autres magazines torchons populaires comme American Airlines et Rolling Stones; garantissant pratiquement l’immense succès de l’événement année après année. Les pilotes et spectateurs fidèles venus de tout le pays avaient hâte de faire leur pèlerinage annuel sur les rives de Wildwood, au New Jersey. C’est une bonne chose en soi, mais ça peut également ne pas être une aussi bonne chose.
Plus l’événement prenait de l’importance, plus le mal de tête et le défi logistique devenaient pénibles pour mettre en place un événement d’une telle ampleur. Traiter avec le conseil municipal et la police, obtenir des permis, répondre aux commanditaires de l’événement, et même la gestion des toilettes portatives, année après année. Ne vous méprenez pas, Mel est toujours très passionné et fier de ce que TROG est devenu et a accompli jusqu’à présent; mais pour un gars comme lui, qui avant toute chose n’est pas un grand amateur de structures, il trouvait la responsabilité accablante. « TROG est devenu un monstre, et le diriger est devenu un travail. Ça m’a enlevé le plaisir », dit Mel.
Découvrez The Frozen Few. Comment créer quelque chose de semblable à TROG et d’aussi intéressant, tout en étant complètement à l’autre bout du spectre? Comment revenir à la base pour recréer quelque chose de très amusant avec des amis asociaux, authentiques, et non structurés qui ne relèvent de personne? Comment créer quelque chose de visuellement génial, photogénique, qui fait parler le public, qui pique leur intérêt, de façon à ce qu’ils en redemandent toujours plus, tout en gardant l’événement anonyme, mystérieux, contrôlé, et exclusif? Ce sont les questions qu’il se posait lorsque l’idée de conduire des Harley d’époque à des températures inférieures au point de congélation au cœur de l’hiver — sur la glace — l’a frappé comme un éclat de glace coupant à travers le brouillard. L’idée semblait folle. Vraiment folle. Mais ce qui était encore plus fou, c’était le fait que Mel n’avait jamais conduit une moto sur la glace en hiver! Précisément le genre de formule dont Mel avait besoin avec l’élan nécessaire pour créer The Frozen Few.
Un groupe d’hommes invités, principalement des Américains, un Japonais et un Canadien, avec leurs Harley d’époque, équipés de pneus cloutés robustes, compose l’équipe de course sur glace, également connu comme les « Crazy Eights » (même s’ils sont plus de huit maintenant). Les membres de TFF sont parés de leurs vêtements de cuir et de laine sombre de style rétro, avec des bottes hautes de type militaire, et masqués pour affronter les intempéries les plus terribles. La scène ressemble à l’extrait d’un vieux film d’hommes mystérieux et endurcis, liés par la fraternité, et sur le point de passer aux choses sérieuses sur leurs motos; pour toujours à la recherche de lacs gelés et de terrains enneigés. Il n’est pas rare de voir les gars courser sur la glace d’un lac à des températures inférieures au point de congélation, se percutant à 80 km/h. Ils débordent d’adrénaline et sont habituellement fous et compétitifs, tout en s’amusant et en faisant ce qu’ils veulent sans personne pour leur dire qu’ils ne peuvent pas.
La toute première course de TFF a eu lieu en sol canadien près d’une ancienne aciérie abandonnée et oubliée, située à la frontière des États-Unis et du Canada, à Sault-Sainte-Marie. Par chance ou à dessein, Mel participait à une conférence à la frontière lorsqu’un ami lui a parlé de l’usine. Il a su tout de suite que c’était l’endroit idéal pour réaliser TFF. Le facteur WOW était là — austère, dur, et beau. Les vieux bâtiments abandonnés ressemblaient au cœur de l’hiver à une friche industrielle qui composait l’ambiance d’un endroit longtemps oublié, mais inébranlablement imprégné de vieilles histoires, d’anciennes vies et d’âmes prêtes à être ressuscitées. Il imaginait la neige poudreuse, les journées très froides, l’homme et la machine affrontant les éléments sur une piste de glace avec un énorme virage incliné tout en glace pour satisfaire la soif de vitesse des « Crazy Eight ».
Il a fait des démarches auprès de la ville et il leur a montré ses plans. Il a créé la piste de glace en persuadant la ville de déverser toute la neige du déneigement des routes sur la propriété plutôt que dans la rivière. La neige a été ramassée et poussée à l’endroit où ils voulaient créer la piste de neige autour de la propriété. Un camion-citerne y a ensuite pulvérisé de l’eau pour geler la piste, mais une piste de glace ne procurerait pas suffisamment de sensations fortes pour TFF. Mel imaginait et voulait construire un virage incliné tout en glace. Il a trouvé un gars dans la communauté de motocyclistes, un ancien skieur olympique qui, ironiquement, s’était cassé la jambe lors d’un accident de moto et ne pouvait plus skier. Le gars avait grandi dans les Alpes en construisant des tremplins et des rampes de ski, alors quand Mel lui a parlé de son idée folle, il a simplement dit : « je peux faire ça ». Il a immédiatement été embauché et il a pris l’avion à destination du Canada en vue de réaliser le projet.
Lorsque vous regardez les photos du mur de glace, elles ne rendent pas vraiment justice à l’énormité de la chose une fois terminée. Cependant, du point de vue des pilotes, c’était vraiment angoissant de s’y élancer à grande vitesse, tout couvert de givre. Je dirais que c’était assez fou et dangereux et que ça propulsait l’adrénaline de la course à un tout autre niveau. Certains membres des « Crazy Eights » l’avaient adoré. D’autres n’en étaient pas si certains. Même Mel s’est posé la question : « est-ce amusant, ou est-ce stupide? Ou est-ce stupidement amusant? »
Tout le monde a coursé, bien sûr, y compris Adam King, la délégation canadienne de l’équipe. Dans sa jeunesse, Adam a fait des courses de motocross, et cette expérience a renforcé sa confiance lorsqu’il a contemplé la piste et le mur. Il a immédiatement su qu’il devait les conquérir. Le surnom « Crazy Canucks » lui convient parfaitement parce qu’Adam s’est vraiment attaqué sauvagement au mur de glace. Sa confiance augmentait à chaque tour réussi. Mais, comment savez-vous quand vous avez franchi la limite? Quand vous vous écrasez… Adam roulait tellement haut sur le mur, qu’il a réussi à s’envoler au-dessus et à s’écraser de l’autre côté. Quand l’équipe est arrivée près de lui, Mel a dit qu’il n’avait jamais vu de nuances de gris et de vert sur la peau d’un être humain avant ce jour-là. Adam s’est fracturé la clavicule, elle s’est déplacée d’environ 10 cm, mais cela ne l’a pas empêché de revenir pour participer aux autres magouilles du week-end à son retour de l’hôpital.
Alors, qu’est-ce qui attend cette bande de joyeux pilotes des glaces pour l’avenir?
Bien entendu, d’autres courses organisées par TFF ont eu lieu depuis la toute première, mais il faut énormément de temps, d’efforts et d’argent pour planifier et réaliser chaque course et rassemblement. Les réseaux sociaux présentent un incroyable montage visuel de leurs aventures; cependant, la plupart des gens n’ont pas la moindre idée de ce qu’il faut en coulisses pour tout organiser. Juste le travail nécessaire à la préparation du terrain est décourageant. Alors, lorsque s’est présentée l’occasion d’acquérir un vieux camp de scouts pour garçons, équipé de cabanes et d’une salle à manger, dans le nord-ouest de l’État de New York, Mel n’a pas hésité un seul instant. « Camp Hanky Panky » (Camp des bêtises) porte bien son nom, la propriété fortement boisée possède tous les éléments appropriés pour en faire le nouveau « centre névralgique » de TFF. Il y a un vaste espace de rangement pour les motos et l’équipement, un immense groupe de terrains avec des sentiers boisés et des routes, et des lacs gelés pour satisfaire les équipes en manque de vitesse. À l’écart des autorités et sans voisins se plaignant du bruit, des restrictions et des fêtards, c’est l’endroit éloigné idéal pour revenir à la base, où tout a commencé pour Mel. C’est-à-dire S’AMUSER à nouveau.
Bienvenue à TFF, les Crazy Eight, vous faites partie à jamais de la fraternité. À pleine puissance en avant.