Thom Jones est né à Longview dans l’État de Washington, et il habite la région du Pacifique Nord-Ouest depuis toujours. Il construit des motos depuis 2010, et sa première construction fut une Panhead Harley-Davidson 1963. Cette année, Thom a été invité à construire une moto pour Born Free 9. Nous l’avons vue lors de l’exposition et nous avons tout de suite su qu’elle devait être en vedette dans Revolution Motorcycle Magazine.
Le monde des choppers à Washington est un peu dépouillé, mais avec les antécédents de Thom en matière de planche à roulettes, de choppers et de construction de meubles, le gars a un méchant style et il a construit une moto pour le prouver.
« J’ai grandi en faisant carrière comme planchiste professionnel, mais en fin de compte je suis devenu un drogué professionnel. Je me suis désintoxiqué, je suis allé à Parsons à New York, j’ai démarré une entreprise de meubles en 2000, puis j’ai passé les 17 dernières années à essayer de ne pas faire faillite. »
« Je suis probablement plus connu pour mes meubles. Je me suis lancé dans les motos pour me permettre d’échapper à mon atelier de menuiserie tout en restant créatif. Ça s’est rapidement transformé en maladie, sans possibilité de guérison en vue. »
Thom a eu suffisamment de temps entre la gestion d’un commerce de meubles et la fondation d’une famille pour construire sa juste part de vieux choppers Harley-Davidson. Ses constructions ont été présentées dans de grands magazines de motos et d’importantes expositions à la grandeur des États et du Canada. Son titre de gloire était de construire des motos qui semblaient « sortir tout droit de l’océan », alors pour lui, cette construction de moto pour Born Free était un peu contradictoire et il a démontré qu’il peut construire à peu près tout. « J’ai construit cette moto en tant que constructeur invité pour Born Free 9.
C’était une moto que je voulais construire depuis plus de 5 ans, mais comme ce serait une veritable exaspération, j’avais besoin d’une bonne raison pour la construire. Born Free était cette raison. Si vous êtes invité à construire une moto pour la plus grande exposition de motocyclettes d’époque sur la planète, vous devez y aller à fond. »
Son chopper Magnum 1945 « Two Chains » (Deux chaînes) était la première construction de Thom pour Born Free. Sa moto est composée de la partie inférieure d’un Flathead 1945 et de la partie supérieure d’un Ironhead 1957. À part la peinture réalisée par Denis Babin, Thom étant un fabricant, il a assemblé toutes les pièces lui-même. Parce que la moto est tellement différente de tout ce qu’il a l’habitude de construire, il voulait en mettre plein la vue et il a fait de son mieux pour y inclure le plus de « nouveautés » possible.
« Le cadre, l’extrémité avant, le moteur et l’accélérateur sont les choses dont je suis le plus fier. À ce que je sache, personne n’a jamais fait un cadre en triangle VL (à l’aide de pièces provenant de cadres VL et BT 1945), une suspension à ressort finch VL à faible courbure, un moteur magnum à tête double avant (il y a eu beaucoup de magnum à carburateur double, mais je n’ai jamais vu de magnum à tête double avant) et, enfin, un accélérateur Superpractic B (ils ont fait un câble double, mais ça ne ressemblait pas du tout à celui-ci, et à ce que je sache, personne n’a jamais été assez stupide pour en faire un comme celui-ci). »
Au fur et à mesure que Thom construisait cette moto à partir de la base, il publiait son travail en ligne sur son compte Instagram : @semigoods. La première chose que les internautes ont remarquée était la photo du cadre qu’il avait publiée sur le Web en annonçant qu’il était un constructeur officiel pour Born Free.
« Ma partie préférée de la moto est le cadre. J’ai sué plus de 150 heures pour séparer 2 cadres et en couper un autre pour aboutir à ce seul cadre. Je n’avais aucune idée de ce que je faisais, ni à quel point ce serait difficile. Lorsque j’ai enfin réussi, je pouvais à peine le croire. C’était vraiment mon plus grand moment de fierté à vie comme transformateur de métaux. »
Il y a beaucoup de travail compliqué sur cette moto, alors je lui ai demandé quel avait été son plus grand défi. Sa réponse : « Tout… Je n’ai jamais rien fait de tel et ça m’a complètement renversé. Pour être honnête, ça me renverse encore, et je ne pense pas le faire à nouveau un jour. Je vais recommencer à construire des Panhead et des Knucklehead qui vont vite, c’est beaucoup plus facile. »
J’ai roulé sur mon chopper Sportster jusqu’à Seattle pour voir l’espace de travail de Thom, ses autres motos, et apprendre à le connaître un peu mieux. Son petit garage pour deux voitures est rempli de choppers, de petits chiens, de moteurs, d’outils et de tous les objets de collection que vous pouvez imaginer. C’est l’endroit où il réalise la plupart de ses travaux et c’est quelque chose à voir.
« C’est en fait un abri d’auto fermé, alors c’est plus petit qu’un vrai garage. Les plafonds sont super bas, il n’y a aucune surface murale, et c’est la définition même de 10 lb de merde dans un sac de 5 lb. C’est un miracle que je ne sois pas encore mort à force d’y travailler; c’est un vrai cauchemar. »
J’étais à Born Free 9 pour la dernière parution de RMM et j’ai remarqué tout de suite que la moto semblait un peu à l’écart des photographes, des spectateurs et des médias. J’ai demandé à Thom pourquoi il pensait que la moto n’avait pas autant de succès qu’elle aurait dû : « Les gens n’étaient définitivement pas prêts pour cette moto… En fait, la plupart des gens n’étaient pas prêts. Ils pensent que c’est un Sportster, et je n’ai pas le temps de leur expliquer tout le travail que j’y ai mis. Elle passe donc inaperçue. Si ce n’est pas une Knucklehead, personne n’en a rien à foutre. Cette moto m’a pris cinq ans à imaginer et presque une année de travail à chaque jour pour y arriver. »
Nous aimons la moto Thom ! Merci d’avoir sorti le grand jeu pour nous.
Je ne peux pas m’imaginer être un constructeur et recommencer une construction à partir de la base après avoir mis tant de travail sur une moto comme celle-là. Mais quand je suis arrivé chez Thom, j’ai remarqué une Knucklehead complètement assemblée dans son garage…
« Je termine une moto de course Knucklehead HD 1945 pour un client canadien qui va l’amener à The Race of Gentlemen pour essayer de gagner contre des gars sur la plage. Je suis très enthousiaste quant à cette moto. Je construis aussi une Panhead 1956 d’exposition pour un client de Californie. Ces motos, en plus de mes propres projets, devraient me tenir très occupé durant la prochaine année. »
Au cours des sept dernières années, beaucoup de motos emblématiques sont sorties de l’abri d’auto fermé de Thom. Nous avons gardé le contact avec lui et nous afficherons beaucoup plus de ses motos sur nos pages de médias sociaux. Ouvrez l’œil :
Revolution Motorcycle Magazine
Instagram : @revolutionmotorcyclemag
Facebook: Revolution Motorcycle Magazine
Twitter : @RevMotorcycleM